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La fluctuation de teneur en eau des sols argileux et la fissuration des maisons

Le sol est naturellement humide. La teneur en eau souterraine varie selon la nature et les caractéristiques du terrain. Ainsi, l’humidité du sol ne dépend pas uniquement de la pluie, mais de la manière dont le sol conserve l’eau ou non. Plusieurs autres facteurs influencent le taux d’humidité du sol, comme par exemple les dispositifs de drainage autour de l’habitation, les pentes d’écoulement des eaux pluviales et même la végétation environnante. L’argile est un type de sol particulier très répandu en France. Elle a pour caractéristique principale de réagir comme une éponge, en gonflant en période humide et en se rétractant en période sèche. Ces mouvements de sol – on parle de retrait gonflement des argiles – entraînent des sollicitations structurelles. Une maison qui ne tient pas compte de ces contraintes et qui ne bénéficie pas de dispositifs de construction adaptés, risque alors de se fissurer.

Les ruissellements d’eaux souterraines et le déchaussement des fondations

Les eaux de ruissellement, notamment générées par les toitures et les voiries en cas de pluie, peuvent être chargées en polluants. Elles peuvent également constituer des débits importants, risquant de nuire à l’intégrité des maisons. Ainsi, pour des raisons écologiques et techniques, il est d’usage de collecter les eaux pluviales, notamment celles étant proches des habitations. On se rend compte qu’en l’absence de dispositifs efficaces pour gérer les eaux pluviales, ces dernières, en s’infiltrant et en ruisselant dans le sol, déplacent régulièrement des fines particules de terre. Ce phénomène conduit alors à l’affaissement du terrain, ainsi qu’à l’affaiblissement d’éléments porteurs, comme les fondations, les piliers et les parois murales. Les maisons fragilisées se fissurent.

Des maisons soulevées par la remontée de nappes phréatiques

Une nappe phréatique est une masse d’eau contenue dans les fissures du sous-sol. Elle est généralement accessible par un système de puits ou de forage. Néanmoins, il arrive qu’une nappe phréatique remonte à la surface du sol et inonde des maisons. Si la nappe dépasse le niveau du premier plancher ou du radier du bâtiment, ce dernier peut se soulever à cause d’un affaiblissement de la capacité portante des fondations et selon le principe de la poussé d’Archimède (sous pression). Cela entraîne des sollicitations importantes sur la structure, pouvant conduire à l’apparition de fissures, voire à la rupture de certains éléments. La remontée de nappe, soudaine et imprévisible, peut encore avoir pour effet d’affaiblir des cavités souterraines naturelles ou de nature anthropique (carrières, sapes de guerre, etc.). Dans de telles situations, la fissuration peut s’expliquer par l’instabilité du sol (affaissement, effondrement).

Le cas des fissures s’aggravant sous l’effet d’infiltrations d’eau

Une fissure est au bâtiment, ce que la fracture ouverte est à l’être humain. Mal soignée, la plaie peut s’infecter et évoluer. En construction, il est fréquent de constater des fissures à l’abandon. Certains propriétaires insouciants considèrent que la fissuration d’une maison, même récente, est normale. D’autres ne savent pas quoi faire. Aussi, le temps et les intempéries, en particulier la pluie, risquent d’aggraver les fissures existantes : l’eau s’infiltre dans les fentes mal protégées, puis épisode de gel / dégel après épisode, les fissures s’agrandissent et le bâtiment se dégrade davantage. On parle alors de fissures infiltrantes. Le gel est redoutable pour les maisons. Au-delà du phénomène décrit, il peut aussi déstabiliser des constructions, dont les fondations superficielles sont ancrées à une profondeur insuffisante dans le sol (détérioration de l’assise des fondations et fissuration). Mais cela est encore un autre scénario, mettant en évidence que l’eau, sous toutes ses formes, peut entraîner des fissures sur une maison.